Mot de m. Balla Moussa Fofana
Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires.
Mot de m. Balla Moussa Fofana
Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires.
Dans les activités de tous les jours, les collectivités territoriales, les populations et les divers autres acteurs produisent et consomment de l’information.
L’information territoriale est une donnée statistique collectée à partir du territoire et constitue une ressource stratégique à nulle autre pareille pour la gestion des collectivités territoriales au quotidien et la formulation de stratégies de développement adaptées aux réalités locales.
Dans un certain sens, l’information territoriale doit être considérée comme jouant un rôle aussi déterminant que les ressources physiques comme le budget local, les matières premières, l’énergie et les ressources humaines.
Aussi la problématique de sa maîtrise apparaît-elle à la fois comme un enjeu majeur et un défi à relever dans l’optique d’une territorialisation avisée des politiques publiques.
Une bonne maitrise de l’information territoriale et une connaissance fine des réalités socio-économiques, des richesses et potentialités des différents territoires s’avèrent nécessaires pour déterminer les priorités en matière de production et de collecte de données, pour garantir à chaque citoyen l’accès à l’information, et également pour coordonner les actions et les moyens en vue de renforcer leur efficience et leur efficacité. Elle permet aux autorités locales de disposer d’instruments de pilotage et d’aide à la décision dans la planification, la mise en œuvre et le suivi-évaluation de leurs projets et programmes prioritaires d’investissements.
Les collectivités territoriales éprouvent encore d’énormes difficultés à planifier et à exécuter convenablement leurs projets de développement, en raison notamment du manque d’informations désagrégées et fiables, de l’absence d’indicateurs pertinents devant renseigner les autorités locales sur la nature et l’ampleur des attentes et besoins. Cet état de fait explique, en grande partie, les insuffisances notoires qui entravent l’affirmation de leur leadership sous le rapport de la gouvernance territoriale dans ses déclinaisons foncière, financière, budgétaire et administrative notamment.
L’Observatoire National de la Décentralisation et du Développement Local (ONDDL) a ainsi vu le jour dans un contexte difficile où, ni l’État, ni les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), ni les élus locaux et encore moins les opérateurs économiques territoriaux et nationaux ne pouvaient disposer de données socio-économiques désagrégées, fiables et actuelles principalement en raison d’un manque de dispositifs adéquats prévus à cet effet et de la forte centralisation des systèmes de production et de gestion statistiques existants.
C’est précisément pour lever de telles contraintes, que le Ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires dont, j’ai aujourd’hui la charge, a inscrit dans le document cadre du Programme d’Appui à l’Acte III de la Décentralisation au Sénégal (PROACTSEN) et la Lettre de Politique sectorielle de Développement (LPSD), la maîtrise de l’information territoriale comme une priorité.
L’Agence de Développement Local (ADL) s’est inscrite dans ce sillage depuis 2015 en mettant en place une équipe dédiée et en mobilisant d’importantes ressources budgétaires et des appuis financiers extérieurs qui ont permis de dérouler la phase expérimentale dont les résultats se trouvent consignés dans les six (06) rapports qui suivent :
- Processus et mécanismes de mise en oeuvre de l’Observatoire national de la Décentralisation et du Développement local ;
- Profil administratif et démographique des collectivités territoriales ;
- Chiffres clés de l’information financière et budgétaire des collectivités territoriales;
- Chiffres clés des compétences transférées aux collectivités territoriales couvertes par l’observatoire dans les domaines de l’Éducation, de la Santé, de la Démographie, de l’Environnement et des Ressources naturelles ;
- Profil des indicateurs du Système de Suivi des Services sociaux de Base (4SB) dans les Collectivités territoriales Amies des Enfants ;
- Consolidation et mise à l’échelle de l’observatoire : Formulation du document du Programme d’Appui à la Maîtrise de l’Information Territoriale (PAMIT).
Pour garantir le succès de la mise à l’échelle de l’Observatoire national de la Décentralisation et du Développement local (ONDDL), l’Agence de Développement local (ADL) a formulé le nouveau Programme d’Appui à la Maitrise de l’Information territoriale (PAMIT) qui a même fait l’objet d’une inscription au PTIP.
L’objectif du PAMIT vise à contribuer à la résolution définitive des difficultés des collectivités territoriales à planifier et à exécuter convenablement leurs projets de développement en mettant à disposition des statistiques désagrégées et fiables répondant aux véritables préoccupations des décideurs et des populations. La réalisation réussie d’un tel programme nécessite la mobilisation de ressources financières suffisantes auprès de l’Etat, de ses partenaires techniques et financiers, des collectivités territoriales bénéficiaires et du secteur privé.
Je voudrais donc saisir l’opportunité que m’offre la publication des premiers rapports fournis sur le Pôle Casamance pour remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé activement à la mise en place et à la production des livrables de l’observatoire notamment l’UNICEF, le Programme Gouvernance locale de l’USAID, l’ONUDI, les Autorités administratives et locales ainsi que les services techniques déconcentrés pour leur contribution à l’atteinte des objectifs fixés à l’Agence de Développement local (ADL) dans le domaine de la maîtrise de l’information territoriale relativement à la gouvernance des collectivités territoriales et au développement local.
M. Balla Moussa Fofana
Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires.